Ma tendre Cruzette ❤
Il y a quatre ans, je me levais d'une nuit difficile, et passais un coup de téléphone à ma bichette. J'apprenais tout juste que tu venais de nous quitter, après une lutte acharnée pour gagner du temps et des moments de joie avec ta petite Lison. Je me souviendrais toute ma vie, le frisson glacial dans mon dos, partagée entre une terrible tristesse et un certain soulagement de te savoir délivrée de tes douleurs et partie en paix dans les bras de ton fils. Jusqu'au bout tu t'es battue, tu n'as pas voulu nous abandonner, jusqu'au bout...
Ma Cruzette, tu étais une personne absolument magnifique. Tu étais pleine de vie, un optimisme à toute épreuve, une énergie débordante, et un coeur... mais un coeur... tellement immense ! Quinze jours avant ton départ, on était dans ta chambre, et tu riais, tu en avais mal au ventre tellement tu riais... C'était inimaginable que tu partes. Personne n'y était préparé, même si on savait, tous... On redoutait ce moment si terrible.
Quatre ans après, ton absence est toujours aussi douloureuse. Ta famille a explosée, tu étais la personne qui rassemblait tout le monde... Maman t'aimait (et t'aime encore) comme une soeur, elle ne se liera plus jamais avec quelqu'un comme avec toi. Elle s'est enfermée dans son tricot depuis que tu es partie. Des fois, on voit des "horreurs" sur IG, des laines qui ne sont pas du tout dans nos goûts, des tricots bizarres, et on se dit "Si Brigitte était là, on rigolerait bien...". On se dit tellement souvent des "Ah, si ma Cruzette était là...", tu aurais tellement aimé l'atelier de Maman, son chat, ses trouvailles en laines, les créatrices pour qui elle teste des modèles... tout ce que vous partagiez...
Mon dieu, ma Brigitte, tu serais tellement heureuse de savoir que tu as eu une deuxième petite fille, Zélie, la petite soeur de Lison, ton petit ange... Lison grandit et te ressemble tellement, tu n'imagine pas. Elle a toujours tes belles bouclettes, mais surtout, elle a tes fossettes et ton sourire... Valentin me dit souvent qu'elle est ta copie conforme, et qu'elle a même ton caractère... Zélie suivra aussi...
Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'on aurait pu te sauver. Le corps médial a été défaillant, et tu en as payé le prix fort. Je leur en veux tellement, même encore aujourd'hui. L'hôpital où tu as été "prise en charge", je le blâme haut et fort. J'ai envie de garder que les bons moments, mais ... savoir que tu pourrais encore être là si tu avais eu affaire à des médecins compétents, même en plein mois d'août... ça me met en colère, et je crois que ça ne changera pas. On nous a prit notre Brigitte, on nous l'a enfermée en psychiatrie parce qu'on avait peur qu'elle se suicide, sans la laisser communiquer avec ses proches ou juste avoir son tricot, je me souviens encore des SMS qu'on échangeait au moment où on "t'enfermais"... tant d'épreuve en plus de ton cancer, tant d'horreur, tant de terreur, tant de souffrance... ça laisse des traces.
Il y a quelques jours j'étais dans le Nord pour le travail... c'était la première fois que j'y retournais depuis ton enterrement, si terrible, lui aussi... Ce Nord que je maudit, que je déteste si fort.
Il n'y a pas une journée où on ne pense pas à toi. Pas une seule journée, je t'assure. Tu étais ma deuxième Maman, et tout le monde le sait, pour que je mette quelqu'un au même stade que Maman, c'est que, vraiment... je t'aime tellement fort. ❤
On ne t'oubliera jamais.
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